Une addiction nommée Ghost

Par défaut

PHOTO COPYRIGHT JOHN McMURTRIE 2015

Ghost est un groupe qui vaut le détour, outre sa dimension scénique et son jeu sur l’image, car son fait d’arme réside principalement dans sa capacité à proposer des mélodies incroyables. Je me faisais cette réflexion en écoutant en boucle la fantastique chanson « He Is » issue de l’excellent Meliora, son troisième album sorti en août dernier dont notre rédacteur Julien vous avait parlé avec beaucoup de passion et de justesse dans les colonnes de Radio Metal récemment.

Si Papa Emeritus III et ses Goules sont apparentés metal – le groupe en utilise les codes et il est indéniable que ses guitares savent se faire très tranchantes – il n’en demeure pas moins que sa sensibilité globale est éminemment pop. Ces gars-là ont en effet une science pour proposer des harmonies et polyphonies vocales hors-pair dans le cadre de compos entraînantes, riches et accrocheuses.

Cette efficacité littéralement saisissante me rappelle sur certains morceaux l’élégance du groupe génial qu’est ABBA, un combo d’ailleurs suédois comme eux, dans la manière de composer. A ce titre, il suffit d’imaginer la chanteuse d’ABBA assurer les lignes vocales à la place de Papa Emeritus sur le titre dont je vous parlais plus haut (ou un morceau comme « Stand By Him ») pour s’en convaincre :

Sous couvert d’une musique dont on pourrait croire qu’elle est avant tout tournée vers le passé, Ghost amène en fait un vent de fraîcheur avec des compos recherchées et un son moderne qui interviennent dans une ambiance feutrée. Chez Ghost c’est la finesse qui prime comme le prouve sur un morceau comme « He Is » ces notes de piano savamment distillées ici et là ou ce solo cristallin qui renforce la grandiloquence du titre.

Les mélodies de Ghost sont aussi imparables que son succès et j’ai d’ailleurs bien l’impression qu’en termes de développement le groupe se situe dans la droite lignée de Rammstein, ce qui est plutôt bon signe lorsque l’on voit le stade de notoriété qu’ont réussi à atteindre les Allemands. D’ailleurs, même si le groupe suédois n’utilise pas (encore ?) de feu sur scène, je le vois bien enrichir son show en termes d’artifices divers et variés ce qui renforcera sa capacité à impressionner ses fidèles, ou plutôt ses disciples, en marquant encore plus leur imaginaire.

Une des Goules nous avait expliqué en interview ce lien avec Rammstein : « Le rêve, ce serait de pouvoir faire quelque chose d’encore plus grand, à la Rammstein, parce que c’est une belle expérience, tu regardes ça et tu te dis : ‘Ouah ! Qu’est-ce que c’est ? C’est un cirque ?’ Ils sont allemands donc ce n’est pas un cirque mais c’est vraiment unique. Pouvoir faire de plus gros shows, avoir plus d’argent à y investir, plus de techniciens, etc., évidemment, ça nous aide toujours à aller là où nous voulons aller. ». Contrairement au combo allemand, Ghost aura probablement une facilité encore plus importante à aller toucher le public hors-metal car si ce dernier sera sûrement surpris de leurs accoutrements je ne vois pas pourquoi il ne tomberait pas sous le charme de ses compositions diaboliquement fédératrices.

Si vous souhaitez en savoir plus sur les débuts de Ghost, jetez un oeil à la fin de cet entretien mené avec la légende du doom Lee Dorian, qui a été le premier à signer Ghost sur son label Rise Above pour leur premier album. Il y explique que la première fois qu’il a écouté Ghost il a littéralement été subjugué par leurs compos sans même connaître leur concept global. Comme pour la grande majorité des fans du groupe, c’est avant tout la musique de Ghost qui a touché ses esgourdes ainsi que le talent musical des membres du combo. Ce qui prouve une fois de plus que Ghost est bien loin d’être un phénomène (de foire) marketing – même si comme Rammstein il sait jouer de cet aspect – et que son succès toujours plus important est avant tout dû à ses qualités musicales intrinsèques.

Ghost est un groupe qui donne du baume au coeur, séduit les oreilles et a en lui ce côté addictif qui donne envie de percer ses mille mystères. La question est donc maintenant de savoir où le combo va s’arrêter !

Pour les voir prochainement en concert en France (ou pas très loin) :

18/11/2015 – L’Atelier – LUXEMBOURG [LUXEMBOURG]
19/11/2015 – L’Usine – GENÈVE [SUISSE]
24/11/2015 – Radiant – LYON [69]
01/12/2015 – Bikini – TOULOUSE [31]
02/12/2015 – Coopérative de Mai – CLERMONT-FERRAND [63]
07/12/2015 – La Cigale – PARIS [75]
08/12/2015 – Trix – ANVERS [BELGIQUE]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *