Sa majesté Lorde

Par défaut

Lorde2014Souvent, quand je pense musique, j’ai des associations d’idées musicales qui me viennent naturellement. C’est dû au fait que j’aime bien les comparaisons et aussi parce que je considère que la musique est un tout où aucun style ne « vaut » plus qu’un autre. Rap, variété, metal, pop : pour moi tout se vaut et je sais bien, travaillant dans le domaine du metal, que souvent ce type de discours à 360° ne passe pas auprès des ayatollahs du genre… Il faut dire que de mon côté le bouchon est souvent poussé loin puisque je peux sans problèmes écouter le dernier tube de Shy’m, headbanguer frénétiquement sur « One By One » d’Immortal, bouger mon corps avec Ace Of Base, imiter Joey Starr d’NTM devant ma glace et friser l’épilepsie avec les tubes entêtants d’Infected Mushroom.

Bref tout ça pour vous dire que Lorde est la Kvelertak de la pop music et je m’en vais vous expliquer pourquoi de ce pas.

Kvelertak est un groupe de metal qui mélange tous les styles. Il y a chez les Norvégiens la rapidité du punk, des rythmiques thrashy, une voix hurlée hardcore et on pourrait continuer comme ça une décennie. La force du groupe, outre ses prestations live dantesques, est sa capacité d’accroche et surtout son incroyable don « du passage qui tue ». Celui où tu te dis « putain mais il est trop bon ce moment !! » et tu es en fait estomaqué par la talent de compositions de ces gars qui parviennent à intercaler des passages a priori assez éloignés mais qui – même s’ils peuvent sans doute désarçonner au premier abord – sont toujours finement amenés et exécutés.

Cette science de la variété et du passage (évidemment subjectivement) parfait, Lorde l’a aussi, dans son genre. A chaque fois que j’écoute son premier album Pure Heroine, je suis transporté par ses mélodies fines et variées qui, là où Kvelertak m’inspire le sentiment de puissance, me donne cette fois l’impression de sombrer délicatement dans un électro pop de haut vol, souvent assez minimaliste mais jamais simpliste. La capacité de Lorde a joué sur les harmonies vocales est par ailleurs saisissante (« Bravado ») et confère une atmosphère originale à ses chansons.

J’ai découvert Lorde en écoutant la radio lyonnaise Tonic Radio qui a une playlist qui se rapproche de celle d’NRJ sans tomber toutefois dans le matraquage vulgaire et outrancier que nous inflige la radio de Jean-Paul Baudecroux. La première fois que j’ai écouté « Royals » – son premier single – je me suis dis « Wah mais c’est quoi ce truc ?! » car un morceau comme « Royals » se situe bien loin des standards radiophoniques d’aujourd’hui, ce qui contribue sans doute à encore plus différencier Lorde du reste des artistes diffusés sur des médias de type NRJ. Des artistes qui pour beaucoup se situent dans la mouvance Avicii en faisant partager une musique plutôt joyeuse comportant un rythme rapide et une mélodie simple.

Lorde, et c’est pour cette raison que je l’apprécie, propose pour sa part une pause musicale que représente bien « Royals ». Un claquement de doigt, une voix, une batterie et c’est parti. Avec elle, tu décélères, tu oublies tes soucis du quotidien et tu rentres dans un univers musical différent. En fait je suis bien tout sauf étonné qu’un artiste aussi immense et talentueux que Dave Grohl voit en elle une personnalité musicale authentique qui le rassure quant à l’avenir (musical) de ses propres enfants !

Si vous voulez prendre le temps d’approfondir, c’est par là :

 

 

 

 

 

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *