Etre et paraître

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« […] Moi, si je devais résumer ma vie aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres, des gens qui m’ont tendu la main, peut-être à un moment où je ne pouvais pas, où j’étais seul chez moi. Et c’est assez curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent une destinée… Parce que quand on a le goût de la chose, quand on a le goût de la chose bien faite, le beau geste, parfois on ne trouve pas l’interlocuteur en face, je dirais, le miroir qui vous aide à avancer. Alors ce n’est pas mon cas, comme je le disais là, puisque moi au contraire, j’ai pu ; et je dis merci à la vie, je lui dis merci, je chante la vie, je danse la vie… Je ne suis qu’amour ! Et finalement, quand beaucoup de gens aujourd’hui me disent : « Mais comment fais-tu pour avoir cette humanité ? » Eh bien je leur réponds très simplement, je leur dis que c’est ce goût de l’amour, ce goût donc qui m’a poussé aujourd’hui à entreprendre… »

Ces belles (et sacrément cultes !) paroles inaugurales pour vous raconter ma rencontre avec Salomon Hazot, créateur de Nous Productions et actuel vice-président du géant du spectacle Live Nation France qualifié, il y a quelques mois, « d’impitoyable boss du rock » par Télérama.

Brrrrrr !

« Impitoyable boss du rock », je ne sais pas trop ce que cela veut dire d’ailleurs. Déjà parce que pour moi le vrai boss c’est Bruce Springsteen. Et puis je dois avouer que, de toute façon, la réputation que l’on prête aux gens du milieu, et toutes ces histoires d’arcanes décisionnels de l’industrie, ne m’ont jamais vraiment intéressé. Même si mon métier fait que, forcément, j’ai appris à garder mes oreilles ouvertes lorsque les informations viennent à moi.

Salomon, je ne l’ai rencontré en face-à-face qu’une seule fois dans ma vie. Mais ce fut une rencontre extrêmement enrichissante sur le plan personnel et c’est pour cette raison que je vous en parle maintenant. Le pourquoi de la rencontre en tant que telle, on s’en fiche un peu. De mémoire, c’était à l’époque du Sonisphere étant donné qu’à l’époque on travaillait avec l’équipe de Salomon sur la promotion de l’événement.

J’avais pris mon train à Part-Dieu et, lorsque je suis arrivé à Paris, la météo était au beau fixe avec soleil et ciel bleu au menu. Présent devant les locaux de Nous Productions quelques minutes avant ledit rendez-vous, je me baladais dans les alentours quand, soudain, à quelques mètres de moi je vois passer Salomon Hazot qui du coup arrivait dans ses bureaux. Et là, quelque chose de très précis chez lui m’a sauté aux yeux et m’a fait prendre conscience d’un truc très important.

Par cette jolie matinée de printemps, donc, Salomon allait travailler. Il marchait, d’un air tranquille, en checkant de manière désinvolte son portable. Il avait limite un petit sourire, car ce qu’il lisait le faisait vraisemblablement marrer. Un mail ? Une info particulière ? Les news du jour ? Je ne savais pas trop pourquoi il avait ce que j’interprétais comme un petit rictus. Et, à vrai dire, je m’en fichais un peu. Car ce qui me fascinait était son état au moment présent.

Et vous savez pourquoi ?

Parce que, mes amis et moi, nous avons connu énormément de galères avec Radio Metal. Et que, de par l’ambition de dingue que nous avons toujours eu depuis que j’ai déposé la marque et que j’ai rencontré Nicolas, nous avons fait des milliards de sacrifices pour faire avancer ce projet qui nous a, en parallèle, apporté beaucoup de joies et tant de bonheur. Mais ce jour-là, en voyant débarquer Salomon, j’ai aussi compris pourquoi je me battais autant pour développer mon projet professionnel et, plus globalement, pour réussir dans ma vie pro. Bien sûr, je voulais me faire plaisir en faisant un job que j’aime, bien sûr je voulais gagner ma vie dans la musique – et bien la gagner (vaste chantier !), ce qui m’a mis une pression supplémentaire -, mais, en fait, ce jour-là j’ai compris un truc très particulier que Salomon avait et que moi je n’avais pas. Un truc que mon interlocuteur du jour est peut-être (sûrement ?) allé chercher après de nombreuses batailles et qu’à l’époque je recherchais, de mon côté, de manière un peu inconsciente. Mais en tout cas, ce qui est sûr, c’est que dans sa démarche, dans son attitude ou sur son visage, je ne retenais qu’une seule chose fondamentale qui est, je le crois, finalement assez rare dans ce milieu et même dans la vie en règle générale.

Il était (ou il paraissait) 100% serein.

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