En images : Bronski Beat – Smalltown Boy

Par défaut

bronskibeat

Cette rubrique a pour nom « En Images ». Elle a pour objectif de revenir sur des vidéos qui me tiennent à cœur et de dériver sur plein de sujets. Cette rubrique existe parce que, depuis 15 ans que je travaille dans la musique, je suis confronté au quotidien aux problématiques rencontrées par les artistes, émergents ou pas. Et dans les questionnements qui reviennent souvent, se pose la question de l’image.

Tu peux dire beaucoup en 5,03 minutes. Tu peux dire énormément. Parfois, les artistes se lancent dans le grand bain de la vidéo en ayant la volonté de raconter une histoire. Néanmoins, pour que cela soit pertinent, il faut savoir le faire. Il faut savoir exprimer ses émotions, il faut savoir les partager, pour pouvoir toucher les gens.

L’histoire de ce clip, c’est l’histoire de beaucoup d’homosexuels. Jimmy Sommerville, le chanteur de Bronski Beat, joue d’ailleurs le rôle principal dans cette mise en images de « Smalltown Boy » qui raconte la souffrance d’un homo d’une ville de province. Cette vidéo sortie en 1984 est d’un réalisme aussi touchant que triste. Le clip est filmé de façon primaire et brute. Il n’y a pas d’artifices, juste le rapport de faits que beaucoup ont dû affronter.

Ça me touche parce que je connais plein de gens, dans mon entourage proche ou moins proche, qui se reconnaîtront dans cette vidéo qui souligne la difficulté de communiquer, l’emprise parentale, l’hostilité que l’on retrouve partout, le jugement perpétuel du regard des autres et j’en passe.

La démarche artistique de Bronski Beat s’inscrit dans le contexte sociétal de son époque. D’ailleurs, il est évident que les artistes peuvent parfois jouer un rôle actif dans l’évolution de la société en influençant l’opinion.

Des milliers d’exemples existent sur le sujet. Là j’en ai deux qui me viennent en tête. Quand Mylène Farmer affirme en 1988, avec ses paroles à double sens présentes dans ‘Pourvu Qu’Elles Soient Douces », que « le nec plus ultra en ce paysage, c’est d’aimer les deux cotés » – ou quand Roddy Bottum (qui avait annoncé son homosexualité dans les années 90) choisi de communiquer il y a quelques jours de la sorte pour son nouveau projet -, ils affichent et revendiquent la liberté de l’orientation sexuelle et agissent pour l’affirmation des minorités.

Tu peux dire beaucoup, et tu peux faire beaucoup, en 5,03 minutes.

Clip :

Paroles :

« Tu pars au petit matin
Avec tout ce que tu possèdes
Dans une petite valise noire
Seul sur le quai d’une gare
Avec le vent et la pluie sur ton visage triste et solitaire

Ta mère ne comprendra jamais
Pourquoi tu as dû partir
Mais les réponses que tu cherches, tu ne les trouveras jamais chez toi
L’amour dont tu as besoin, tu ne le trouveras jamais chez toi

Sauve-toi, détourne-toi, sauve-toi, détourne-toi, sauve-toi
Sauve-toi, détourne-toi, sauve-toi, détourne-toi, sauve-toi

Malmené et maltraité
Toujours seul
Tu étais celui dont ils parlaient dans toute la ville
Celui qu’ils humiliaient

Et ils ont essayé si fort
Ils t’ont blessé pour te faire pleurer
Mais tu ne leur as jamais montrer tes pleurs, seulement à ton âme
Mais tu ne leur as jamais montrer tes pleurs, seulement à ton âme

Sauve-toi, détourne-toi, sauve-toi, détourne-toi, sauve-toi
Sauve-toi, détourne-toi, sauve-toi, détourne-toi, sauve-toi

Pleure, petit bonhomme, pleure, petit bonhomme

Tu pars au petit matin
Avec tout ce que tu possèdes
Dans une petite valise noire
Seul sur le quai d’une gare
Avec le vent et la pluie sur ton visage triste et solitaire

Sauve-toi, détourne-toi, sauve-toi, détourne-toi, sauve-toi »

Autres articles dans le cadre de cette rubrique.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *