Blaze Bayley : endure and survive

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Blaze Bayley fait partie de ces personnages très connus de la scène metal dont l’apport au sein de Maiden divise les fans. Cette expérience lui a autant amené la reconnaissance que le désamour. Pour autant, sa carrière a continué, faite de hauts et de bas, un peu comme le personnage central de sa trilogie. Que l’on ait aimé ou pas Blaze Bayley dans Iron Maiden, il convient de s’intéresser à sa carrière solo si riche et productive. Véritable « Metal Héro », il a pu, sans label, mais avec labeur et conviction, fournir une discographie de qualité avec une évolution artistique continue.

Blaze Bayley se nourrit de ses fans, et les fans se retrouvent en lui. On retrouve dans l’interview suivante à la fois ce côté écorché de la vie, la passion pure de quelqu’un qui n’a jamais rien lâché, la dévotion pour ses fans, et une sincérité qui rendent ce personnage attachant et forcent le respect. Chaque concert est une communion entre le public et l’artiste. Le show du 6 avril au Rock & Eat fut en tout cas dans la veine des propos de l’interview suivante : Plaisir, Partage, Reconnaissance. Un entretien qui vient en complément de l’interview mise en ligne sur Radio Metal il y a quelques mois.

Radio Metal : La tournée a débuté il y a un peu plus d’un mois.

Blaze Bayley : Ah oui vraiment ? [sourires]

Peux-tu nous dire quel est ton ressenti sur cette tournée à ce stade ?

Ça se passe de façon fantastique, plus spécialement avec « la belle France ». Il y a plus de monde aux concerts que sur les tournées passées. La réaction du public est très bonne et les nouvelles chansons sont très appréciées en live. C’est un soulagement car on ne sait jamais comment elles vont passer sur scène. Nous avons mixé la setlist avec des morceaux des trois parties de la trilogie et l’ensemble fonctionne à merveille.

On ressent une alchimie très forte entre toi et les musiciens d’Albsolva.

Oui ! Cela fait cinq ans que ça dure, avec cinq tournées réalisées. Ça a été très dur au début. Chris (NDLR : Appleton) m’a dit, il y a un bout de temrps, quand je faisais la tournée acoustique avec Thomas Zwijsen : « Si tu reviens vers une direction metal ou que tu refais une tournée, j’aimerais en être et embarquer mes musiciens ». Chris a souhaité jouer live avec une seule guitare, ce qui est très différent de ce à quoi mes fans étaient habitués, d’autant plus pour les morceaux issus de la période Maiden. Il a trouvé un moyen de le faire. Il a joué les riffs clés et les parties rythmiques principales de guitares, et les réactions ont été unanimes. Les gens ont dit que la deuxième guitare ne manquait pas. J’étais inquiet au début de la première tournée, mais la réaction des fans m’a tout de suite rassurée. Le rendu au final est beaucoup plus clair, et c’est parce que Chris est un guitariste au jeu très précis, comme Martin (NDLR : le bassiste). Le tout a bien fonctionné. Donc nous avons continué ainsi. On a fait la tournée Best Of, le ‘Silicon Messiah Anniversary’ avec la totalité de l’album jouée, et ça a vraiment très bien sonné. Donc quand nous sommes passés à l’écriture, ça a parfaitement sonné en studio.

Il est clair que l’on ressent aussi cette alchimie dans le processus de composition avec une belle créativité.

Au début du processus de composition, j’ai écrit la base avec Michelle Sciarrotta, qui est une joueuse de guitare acoustique. Cela date de quand j’étais avec Maiden : la voix est la ligne centrale et doit être le centre de la composition. C’est un truc que j’ai appris de Steve Harris. Quand tu commences à écrire, tu as l’idée en tête, et la voix c’est la chanson. A toi de trouver la bonne tonalité. Les bases de l’album étaient donc acoustiques, et Chris m’a aidé à transposer le tout en arrangements metal. C’est un musicien fantastique et ça a bien fonctionné. Pour les Part 2 et 3, c’est principalement un travail de composition en commun entre Chris et moi. Il faut beaucoup de patience, de travail, et d’heures passées pour mener et parfaire ce projet. Tu as l’idée de la chanson, mais ça ne veut pas dire que ça sera bon. Tu as une idée de comment tu veux que ça sonne, de ton objectif. Prends le cas de « Escape Velocity », qui va à 24 000 miles à l’heure… Je voulais que ça tourne très vite et quand tu écoutes le couplet, ça défile à toute allure. Chris l’a fait tourner sur cette base. Si tu le regardes bien ce soir pendant le concert, scrute ses mouvements de médiator… invisible à l’œil nu [clin d’oeil].Eh bien tu retrouves cette idée initiale.

Je sais que je peux le challenger, que l’on peut constamment parfaire toutes les idées, et avec le temps arriver à un résultat très abouti. Et on ne propose pas les morceaux au reste du groupe si tout n’est pas clairement abouti. Les répètes doivent permettre de transcender la chanson, de retravailler dessus, afin qu’elle pénètre dans ton cœur. C’est ce que je recherche, même si cela peut te sembler basique. Que tu ne connaisses pas le sens de l’histoire, ni le groupe Blaze Bayley, ni que tu sois anglophone, la chanson doit te parler en terme d’émotions. A la première écoute de l’album, tu dois être interpellé et intéressé à en connaître plus. Et après une trentaine d’écoutes, l’idée c’est que tu deviennes un fan et que tu nous rejoignes dans ce voyage d’indépendance. C’est une excellente relation, car par périodes il est libre de s’occuper de son groupe Absolva. Ce serait bien plus difficile autrement. Ça marche, parce qu’après chaque période où l’on est chacun de son côté, quand on se retrouve, nous avons toujours quelque chose à dire.

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« Il y a quelque chose dans les chansons qui te survit, quelque chose qui reste dans la pop culture, et qui finit par appartenir à tout le monde. Pour moi, c’est ce qu’est l’immortalité. C’est quelque chose que j’essaye d’atteindre. »

Peux-tu nous expliquer le concept de la trilogie en quelques mots ?

C’est une histoire de science-fiction. Ça commence sur terre. William Black a été volontaire et sélectionné ensuite pour une mission sans retour vers une autre planète, qui doit durer 1000 ans (NDLR : chanson « 1000 Years » part 1). Il est équipé de façon à ce que son âme et son corps survivent pendant ce temps. En mission, il se réveille et n’a plus son corps d’Etre Humain, il a un corps de machine et non une combinaison. Il doit décider, après que sa conscience ait été transférée à une machine, s’il est toujours humain ou une machine (NDLR : « Human » Part 1). La personne qui lui a fait ça est la femme dont il était amoureux, et elle ne lui avait pas dit que sa conscience serait transférée. Il a été trahi par quelqu’un en qui il avait totalement confiance. C’est l’axe du Part 1, il quitte la Terre à bord du vaisseau. L’ « Entanglement », c’est la complexité des relations humaines et de celles qu’il avait avec la femme qui lui a fait ça, qu’il aimait follement. Comment tu réconcilies tout ça ? C’est un dilemme horrible.

Sur le Part 2, il est dans son périple, et il doit supporter cela pendant 1 000 ans. Il réalise aussi pourquoi il a été choisi pour cette mission, car dans son passé, c’était un mercenaire, un tueur, un cruel assassin (NDLR : « Blood » Part 2). Il a un background et peut être facilement un tueur de sang-froid (NDLR : « Destroyer » Part 2). Il doit tuer l’équipage. Seuls ceux qui sont génétiquement parfaits peuvent atteindre le nouveau monde. Et lui la machine non humaine à tuer sera brûlée vive et éjectée dans l’espace (NDLR : « together we can move the sun » Part 2). Ainsi se termine le Part 2.

Dans le Part 3, ses fonctions sont si diminuées, il ne lui reste que deux électrons qui fonctionnent (NDLR : « Are you here » Part 3). Avec ce qu’il lui reste, il s’accroche au vaisseau spatial, et ils pensent qu’il est mort comme il n’a plus de signes vitaux. C’est « Dawn Of The Dead Son ». Il entend la voix de la femme qui l’a trahie et qui lui dit de s’accrocher (NDLR : « Remenber » Part 2, « 18 years » Part 3). Et il commence à se reconstruire, après avoir été tué et oublié. Il se débrouille pour se décrocher du vaisseau et tomber sur la planète. C’est ce qu’on voit sur la pochette de l’album. Il en réchappe et atterrit sur la planète. Les tribus le découvrent, et il y a la prophétie qui dit ‘ils arriveront de l’espace, une étoile tombera et ce sera ton frère. Tu devras l’aider à revivre’.

Maintenant, il est sur cette planète entouré par cette tribu étrangère qui l’accueille comme l’un des leurs, même s’il ne leur ressemble pas car c’est une ‘fucking machine’, mais ils l’acceptent comme un frère (NDLR : « Eagle Spirit » Part 3). Lui sait ce qui va se passer, les nouveaux conquistadors venus de la terre vont les effacer, les annihiler. Il doit décider ce qu’il va faire. Est-ce qu’il peut changer ? Peut-il laisser sa part d’ombre ? Est-ce possible pour les gens de ne pas être les victimes d’un passé qui se répète et les ramène vers la noirceur ? Il décide que c’est possible et fait front pour défendre les tribus, les entraîner et les aider à gagner.

C’est une histoire profonde, la narration est la ligne directrice de la trilogie. Tu as développé de nouvelles choses pour la porter : un esprit progressif, des chants à plusieurs voix, des duos avec une voix féminine… Vas-tu continuer cette direction dans le futur ?

Non. Mon prochain album sera un album acoustique, ça fait longtemps que je veux le faire. Deux des chansons de cet album acoustique ont failli faire partie de la trilogie, mais elles ne s’intégraient finalement pas assez bien dans l’histoire. Il y aura donc ces 2 chansons et aussi des anciennes que je souhaitais réarranger avec une performance vocale différente. J’espère que l’on pourra le sortir en novembre. On va aussi enregistrer un DVD à Nancy les 25 et 26 mai, qui si tout se passe comme prévu, sortira l’année prochaine.

Le prochain album acoustique sera avec Thomas Zwijsen ?

Oui. Nous avons prévu de répéter et enregistrer en juin, et on tournera ensuite ensemble au mois de novembre. En 2019, on reviendra au Heavy Métal avec les 32 titres de la trilogie. Il n’est pas possible de mettre les 32 morceaux dans la même setlist. On jouera beaucoup de morceaux non joués encore comme on l’a fait sur cette tournée avec « Dawn Of The Dead Son », « Independance » (NDLR : ces deux morceaux faisaient partie de la set list au Rock n Eat, mais jamais joués sur les tournées précédentes des Part 1 et 2). Quand nous reviendrons au Heavy Metal sur la prochaine tournée, nous jouerons : « Destroyer », « 18 days », « Life Goes On », « The World Is Turning The Wrong Way »… Toutes les chansons que nous n’avons pas encore jouées en live. Pour mes die-hard fans, d’ici la fin de la tournée, nous aurons joué toutes les chansons de la trilogie.

Y aura-t-il des guests sur scène pour interpréter les morceaux à plusieurs voix ?

Non, je ne pense pas. Pour moi, je dissocie l’album de la tournée. Sur l’album, tu as beaucoup de détails pour savourer chez toi, en voiture, en écoute au casque… quand tu l’écoutes encore et encore pour découvrir et savourer chaque spécificité. En live, on se focalise moins sur le détail, mais plus sur le cœur de la chanson : la passion des voix, des mélodies de guitare grandioses et une rythmique solide faite par Martin. C’est ça l’essence de la tournée. Pour moi, en tant qu’artiste, c’est ce que j’ai choisi de faire. Je n’ai pas de bande son, ou d’artifice sur scène. Tout ce que tu entends à un concert de Blaze Bayley vient à 100% des musiciens sur scène. Je ne veux pas de réplique de l’album, nous n’essayons pas de faire ça, mais la version live de l’album. Tu es venu voir Blaze Bayley en live ! Si tu veux écouter un enregistrement de Blaze Bayley, tu as tes albums. C’est pour ça que c’est différent. Pour ça tu as le CD chez toi. Je veux sur scène offrir l’essence même de la chanson.

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Dans le business de la musique on ne sait jamais si on va faire un autre album. Alors faire trois albums, c’était fou, peut-être même arrogant, stupide, mais aussi courageux. »

Retour sur ta carrière : les albums « The Man Who Would Not Die » et « Promise And Terror » avaient des sonorités et rythmes proches du thrash, plus lourdes avec un accordage plus grave. Reviendras-tu à ce type de metal un jour ?

Oui, il s’agit de choses très différentes à cette époque… Pour le moment, on profite du plaisir de jouer la trilogie. Tu ne peux pas imaginer le temps qu’on a passé ces trois dernières années à se questionner sur savoir à quoi ressemblerait la partie suivante, la prochaine chanson ; avons-nous assez de matière ? Est-ce que les fans vont être contents de ce que nous avons réalisé ? Alors maintenant, nous en profitons ! Des chansons, de la réaction des fans… Nous n’avons plus à réfléchir à la suite. Nous n’avons quasiment aucune idée de ce à quoi ressemblera le prochain album metal, et nous sommes très heureux. Nous avons tellement travaillé sur la trilogie, que nous aurons besoin d‘un break. En plus, je sais comment sont mes fans. Ils attendent que le prochain album soit aussi bon que la trilogie, ou « Blood And Belief » ou « Promise And Terror », etc… Ils me font confiance pour ça. Ils croient en moi, et j’ai confiance en ce que je peux leur offrir. Je sais que je peux leur donner si je le fais avec le cœur, mais c’est juste une immense quantité de travail, et nous avons une grande fierté quant au travail accompli. Pour l’instant, le prochain album est très loin. Il viendra doucement avec le temps. Nous savourons l’instant. Nous avons de très bonnes chroniques sur la trilogie. Pour les deux premières parties, je n’avais pas autorisé les journalistes à l’écouter en preview, je voulais que ce soient les fans qui le découvrent en premier au moment de la réception des pre-orders. Parce que j’ai beaucoup plus de soutien de mes fans que des journalistes, et mes fans comprennent bien mieux mes albums. Pour moi le plus important est que n’importe qui puisse lire en premier l’opinion d’un fan, plutôt que celle d’un journaliste. La plupart des journalistes se croient plus importants et connaisseurs que les fans. Non, pour moi les fans sont bien plus importants. Alors si tu n’aimes pas, va au diable, nous n’avons pas besoin de toi !

Oui, c’est pourquoi c’est une interview de fan en ce moment ! Sur un autre sujet, l’album Virtual XI a 20 ans cette année…

Ah bon !

Oui et nous avons vu Maiden pour la première fois tous les deux à Lyon, il y a 20 ans avec toi !

Désolé pour ça les gars ! [nouveau clin d’œil appuyé]

Sois rassuré, c’était un grand moment pour nous. Tu as introduit « The Angel And The Gambler » dans la setlist, est-ce un hommage aux 20 ans de l’album ?

Non c’est juste une coïncidence ! Car Wolfsbane s’est reformé à nouveau et nous faisons des concerts chaque année. Le prochain est en décembre prochain, et c’est chouette ! Nous n’avons pas de chansons de Wolfsbane dans le set (NDLR : Il y avait « Manhunt » de Wolfsbane dans la set list de 2017). Alors ce que je voulais, c’était amener quelque chose de différent, pour se faire plaisir. On avait fait « The Angel » avec Thomas en acoustique et ça avait bien sonné. L’année dernière, on l’a essayé à un show. Nous avions fait un arrangement metal avec Chris, ça rendait bien, on s’était fait plaisir. On l’a fait tourner en répète, on a changé deux ou trois choses. C’est différent, c’est ma version. Elle est différente de comment Steve Harris la voyait. Nous avons apporté notre patte. Je pense que quelques fans vont probablement détester, mais la plupart des fans ont été surpris et ont vraiment adoré. J’espère, les gars, que vous l’apprécierez ce soir, et si ce n’est pas le cas, ne le dites à personne ! »

Nous avons vu cela sur le net, les arrangements sont cools, et la manière dont vous le faites sur scène est réussie.

Je n’en suis pas certain ! Parce que je pense que je devrais être beaucoup plus mis en avant. Mais bon, à ce moment-là du show, je suis plutôt fatigué. Je pense que cela devrait être principalement moi en train de chanter, plutôt que toutes ces parties instrumentales. Si j’étais là sur le devant de la scène, cela suffirait aux fans, plutôt que tout ce cirque ![NDLR : Blaze est à fond dans le deuxième degré comme à d’autres endroits de l’interview, et il faut voir en live pour comprendre que sur ce morceau ils s’amusent à se piquer le devant de la scène avec ses musiciens qui font des solos.]

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« Avoir la chance de faire un travail pour lequel les gens viennent te dire qu’ils adorent ce que tu fais, c’est incroyable, un vrai privilège. Il n’y a pas beaucoup de jobs comme ça. Moi, j’ai une chance incroyable d’avoir ce soutien des fans. »

Blaze, as-tu encore un rêve musical, quelque chose que tu souhaites accomplir ?

C’est le côté sombre de la musique, du business. Je suis très fier d’être indépendant. Ce qui me fait continuer, vraiment, c’est l’attente de mes fans. Ce que je veux te dire, c’est que c’est fou, mais à la fin du Part 1, deux ou trois semaines après la sortie, certains me disaient déjà « je veux le Part 2 maintenant ! ». Et moi j’étais là : « oh merde, non, pas ça ! » [rires]. J’ai un public qui adore vraiment ce que je fais, tout en me laissant une certaine latitude, et je suis très chanceux de cela. Ils ne savent pas complètement ce qu’ils vont avoir, ils espèrent juste qu’ils vont aimer ce que je vais faire. Parce que j’ai un style bien à moi. Je fais du metal au sens large. Tu ne peux pas dire que je fais un style en particulier. Je ne suis pas dans le death, ni le speed metal, tu ne peux pas me ranger dans une catégorie. La première chose est donc l’attente des fans.

L’autre chose est le concept d’immortalité et ce que les chansons laissent derrière toi. Je ne sais pas si j’atteindrai cet objectif, mais il y a quelque chose dans les chansons qui te survit, quelque chose qui reste dans la pop culture, et qui finit par appartenir à tout le monde. Pour moi, c’est ce qu’est l’immortalité. C’est quelque chose que j’essaye d’atteindre. Je n’ai jamais rejoint un groupe pour être riche et célèbre, j’ai rejoint un groupe pour être un chanteur tout autour du monde. Je vis les rêves que j’avais étant jeune. Tu vois, des fois on tombe juste, d’autres fois moins, est-ce que l’on aurait pu faire mieux ? On donne vie à chaque chanson et on espère que cela touchera les fans. On ne sait pas ce que les gens vont aimer. Voilà, c’est ce que j’essaye de faire.

Ce que j’aime notamment quand je joue dans ce type d’endroit, et que je veux continuer à faire, c’est rencontrer mes fans. Après chaque concert, il y a un Meet and Greet gratuit. En fait c’est juste l’opportunité pour moi de dire « merci beaucoup » (NDLR : en français) à mes fans, faire des photos et signer des autographes, en contrepartie de leur soutien. Les fans me parlent de leur ressenti, des albums ou des titres qui comptent pour eux… C’est un job en or, ce que je fais. A la fin de la journée on me dit que l’on adore ce que je fais… Qui n’en rêverait pas ? C’est très très rare. La plupart d’entre nous, et je l’ai fait, vont à un boulot qu’ils détestent. D’ordinaire on va au boulot pour faire vivre sa famille de façon machinale, et c’est normal. Je l’ai fait aussi plein de fois avant que je travaille dans la musique. Avoir la chance de faire un travail pour lequel les gens viennent te dire qu’ils adorent ce que tu fais, c’est incroyable, un vrai privilège. Il n’y a pas beaucoup de jobs comme ça. Moi, j’ai une chance incroyable d’avoir ce soutien des fans. Et jamais je n’aurais pu faire cette trilogie sans ça, si j’avais été sur un gros label. Il y aurait pu y avoir une sentence après la sortie du premier album, si jamais il n’avait pas marché. Là j’ai décidé de faire une trilogie, et mon manager a dit « OK ». Et Chris a dit : « Oh non ! » [rires] « Quelles chansons enlevons-nous du premier album, car nous avons 16 chansons ? ». Et c’est un sacré challenge, car dans le buisness de la musique on ne sait jamais si on va faire un autre album. Alors faire trois albums, c’était fou, peut-être même arrogant, stupide, mais aussi courageux. On s’est dit qu’on allait trouver les moyens de le faire. Et nous avons commencé à recevoir du soutien d’endroits où nous n’en attendions pas. Les gens ont dit : « ok, on va vous aider. » On a finalement réussi à le faire, et les fans ont commencé à précommander plus qu’on ne l’espérait. Et pour le deuxième album, ils ont commandé des packs premium, ce qui a fait plus d’argent pour bien le faire. Et pour le dernier album, on a pu le faire encore mieux. Tout s’est bien assemblé, parce qu’on a décidé qu’on irait au bout. Je savais où je voulais aller, je connaissais la fin de l’histoire, ce moment où il regarde la planète avec ces yeux humains.

Merci beaucoup Blaze pour cette interview et le temps passé ensemble.

De rien, merci à vous et j’espère que vous aimerez le concert. Et n’oubliez pas, quand le guitariste joue avec les fans et me pousse, huez-le et défendez moi !

Interview, traduction et retranscription par Philippe Poitrasson et Sébastien Dupuis.

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