7 raisons de dévorer notre entretien avec Anneke Van Giersbergen

Par défaut

Band-Photo-VUUR500

Anneke Van Giersbergen fait incontestablement partie de mes artistes préférés. Pas tant sur sa musique, d’ailleurs. Mais plutôt sur ce qu’elle est en tant qu’artiste et sur ce qu’elle dit. C’est sa manière de voir le monde qui me fascine car elle est d’une perspicacité incroyable ! Si je devais la définir en un mot, je ne pourrais pas donc j’en utiliserais deux : intelligence (pure).

Mes collègues Matthis et Nicolas ont bien bossé sur cette nouvelle interview de l’ex-chanteuse de The Gathering réalisée en deux temps. Anneke y évoque son nouveau projet (un de plus !), Vuur. Un projet tourné vers les guitares heavy. Comme je relis tout ce qui sort sur RM, je vous ai sélectionné 7 citations pour vous donner envie d’aller dévorer cette interview. Je ne sais pas si ça marchera mais j’imagine que si tu prends le temps de parcourir ces lignes tu partages un tant soit peu ma vision du monde la preuve en est que tu te retrouves à lire cette phrase interminable qui a même une forte tendance à devenir insupportable pour la raison très simple qu’elle ne comporte pas de virgule.

Allez, place à l’artiste.

« Je suis sûr que quoi qu’on créé, si c’est de la musique ou de l’art ou n’importe quel processus qui implique des prises de décisions créatives, possède des idées provenant d’au-dessus de nous, quoi que ça puisse être. Et je pense que c’est pour beaucoup une question d’intuition, et l’intuition provient de l’extérieur de nous-mêmes. Nous, les humains, les gens, on a la responsabilité de sortir nos antennes et recevoir des choses venant du monde, de la nature, de Dieu, de tout en dehors de nous-mêmes. Je pense que c’est pour ça que nous sommes ici. C’est pour ça que nous sommes des animaux créatifs, et nous avons la responsabilité de créer. »

« Si j’écris une très bonne chanson et de très bonnes paroles, ce n’est pas moi. Je ne m’attribuerai jamais les mérites d’une bonne chanson. C’est juste que j’ai la responsabilité de lui donner corps, donc je suis l’antenne et je travaille très dur pour amener la chanson ici. Mais dire « j’ai écrit une bonne chanson », je trouve que c’est étrange de dire ça, parce que ça nous a été donné. »

« Je crois dans le cosmos et dans tout ce qu’il y a autour du cosmos, donc les Dieux, les anges, l’intuition, l’énergie, et tout est là pour t’aider. Je crois fermement que c’est là pour nous et c’est un peu avec ça que je fais ma musique, et comment je vis ma vie. Nous sommes là pour apprendre, parfois à la dure mais je pense vraiment que nous sommes là pour apprendre et grandir, et au final construire un monde paisible. »

« Ce matin, j’ai été courir à Paris, parce que j’ai eu une nuit agitée. Quand tu marches dans une ville comme celle-là, c’est bondé de monde, il y a des gens partout, mais personne n’en a rien à foutre de ce que tu fais [rires]. Donc tu marches et tu es un peu seule sans être seule. Ça donne un sentiment tellement étrange ! Tu peux vivre ça comme une liberté mais tu peux aussi vivre ça comme de la solitude. C’est l’un ou l’autre. Je sais que pour les gens qui vivent dans des grandes villes comme celle-là, la vie est dure parce que, souvent, c’est dangereux, il y a aussi du mauvais temps, ce n’est pas toujours romantique d’être à Paris. Ils se sentent souvent seuls, et je comprends complètement pourquoi parce que lorsque tu marches dans la rue, personne ne se soucie d’où tu vas, ce que tu fais. Mais d’un autre côté, si tu voyages comme je le fais, tu te contentes de sortir et tu veux juste voir les bâtiments, acheter quelque chose à manger, c’est sympa de pouvoir être seule, et pourtant tu n’es pas toute seule. C’est un peu dingue. »

« « En cet instant nous sommes libres », ça renvoie un peu au fait que peu importe ce que tu traverses, peu importe ce qu’il y a derrière nous, peu importe ce qu’il y a devant nous… Comme toi et moi qui parlons maintenant, nous ne pensons pas à il y a une heure, nous ne pensons pas à dans cinq minutes, parce que nous sommes engagés dans cette conversation et c’est sympa, en cet instant, il y a de la clarté, il y a une réponse, c’est une vraie conversation, et en cet instant, nous sommes libres, donc nous ne pensons pas à nos problèmes, nous ne pensons pas à demain. Dans tous les cas, s’il y a des ennuis, s’il y a des moments sombres, on peut toujours aller dans l’instant présent, et dire qu’on veut changer ce qu’on traverse, quoi que ça puisse être, parce qu’en cet instant, nous sommes libres, et dans l’instant suivant, nous pouvons également être libre, n’est-ce pas ? C’est une chose assez éclectique. Il y a différentes significations derrière cette phrase et elle possède beaucoup de vérité pour moi. Et je voulais aussi faire quelque chose de très positif et avec plein d’espoir, à une époque où beaucoup de choses se passent dans le monde, beaucoup de moments difficiles dans plein d’endroits du monde, et j’essaye juste d’offrir un peu de lumière, un peu d’espoir. »

« Le titre [de l’album] renvoie aussi à la dualité que nous avons en tant que personnes et dans le monde. Il y a le noir et le blanc, l’obscurité et la lumière, le bon et le mauvais… Nous vivons sur des extrêmes, tout comme le monde, c’est le jour et la nuit, la nature. Tout est double. Aussi en tant qu’artiste, tu essayes d’explorer les deux côtés, la musique heavy et la musique calme, en l’occurrence. Mais parfois, la réponse, si tu ne la trouves pas, c’est qu’elle est exactement entre les deux. Et en cet instant, nous sommes libres, nous sommes libérés, nous sommes en paix, nous avons la bonne réponse ; la réponse est toujours au centre. Donc si on a un conflit, la réponse est au centre, lorsqu’on s’unit, n’est-ce pas ? Donc j’essaie vraiment d’écrire sur, et parler, de la volonté d’explorer la vaste zone entre le noir et le blanc. De façon holistique, j’essaye de… Dans chaque aspect de la vie, la dualité est là. Aussi avec le bon et le mauvais dans le monde, avec tous ces conflits qui ont lieu. Si les conflits durent des années et des années, le seul problème essentiel est que les gens ne veulent pas se retrouver au centre, se rencontrer, trouver un compromis et faire la paix. Ça paraît vraiment simple venant d’une hippie comme moi, et je sais que les choses sont absolument compliquées, mais il y a cette idée de s’unir au centre, et c’est là que se trouve la réponse. Donc je parle de villes et d’événements qui se sont passés dans des villes, et j’en parle de façon poétique, je parle de comment je vois les villes et ce que ça me fait ressentir. Mais tu peux voir dans les paroles qu’il y a toujours un discours sur la lumière et l’obscurité, parce que c’est en nous aussi, nous avons un côté sombre, nous avons un côté lumineux. C’est une question d’explorer les deux et trouver un équilibre, et vivre sa vie. Donc dans chaque aspect il y a cette dualité, et en parler est une inspiration infinie. »

« J’adore Paris comme n’importe qui visitant Paris l’adore. Et comme nous en avons discuté plus tôt, je sais que Paris est aussi une ville chaotique où la vie n’est pas facile. Mais d’une certaine façon, lorsque je vois Paris et je pense à cette ville, lorsque je viens, je vois tellement de beauté. L’expérience que j’ai de Paris, c’est le fait de donner des concerts et faire de la musique, et je vois que les gens sont à fond dans la musique, l’art, la culture. Ils sont tellement passionnés par ça. Je vois la ville en train d’essayer de s’unir à nouveau, se rassembler, et je la vois comme un bel exemple de comment les gens peuvent se rassembler et vivre l’art et la musique. Si tu regardes notre public lorsque nous jouons du metal, on ne voit pas seulement des metalleux à nos concerts. Il y a plein de gens de différentes ethnies mais aussi de jeunes gens, des personnes âgées, ils se rassemblent tous et n’ont aucun problème les uns avec les autres, ils ne font qu’une chose, qui est de profiter de la musique. J’aime tellement ça ! J’appelle toujours ça mon « mini-monde de paix », parce qu’il y a différentes couleurs, tout le monde fait la même chose et ils sont tous frères et sœurs dans cette scène metal. J’aime aussi écrire à propos de s’unir globalement dans le monde, en prenant Paris pour exemple. »

Retrouvez l’interview d’Anneke dans son intégralité sur le site de Radio Metal.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *